Lille : ces rodéos qui empoisonnent la vie des habitants
C’est une version chti de « Mad Max » qui ne prête pas vraiment à rire. Les rodéos ont marqué leur retour ce week-end dans les quartiers de la ville, pourrissant la vie de leurs habitants interloqués depuis des années par l’inertie des pouvoirs publics… En direct du chemin, si mal nommé, des Coccinelles…
Le retour des beaux jours marque celui des rodéos. Un festival ce dimanche.
« Ils roulent en toute impunité, sans casque, à contresens, fonçant sur les piétons, que ce soit sur la route, les trottoirs, les chemins réservés aux piétons (chemin des Coccinelles par exemple, derrière le CHR). Dimanche soir à 19 h 45, un motard sans casque est arrivé en sens interdit, et a foncé sur notre véhicule. Pour l’éviter, nous avons été dans l’obligation de monter sur le trottoir. L’individu a continué sa course fonçant ainsi sur les véhicules et les piétons ensuite. Ces actions sont récurrentes… » Et multiples.
La peur de représailles
Ce week-end, au moins quatre quartiers de Lille (Moulins, Faubourg-de-Béthune, Fives et Lille-Sud) ont eu à subir le grand retour des rodéos. Mad Max chez les Chtis. Excédés, quelques rares habitants tentent à nouveau, malgré la peur de représailles de sensibiliser les pouvoirs publics. Sans grand espoir. « Dix ans que cela dure, poursuit une quadra. La police municipale répond qu’elle ne peut pas intervenir par faute de moyens et la police nationale déplore grandement de tels actes mais ne peut également intervenir car elle n’a pas de possibilité de les suivre. Nous avons bien essayé de discuter avec ces individus mais nous ne recueillons que des insultes ou des menaces », poursuit la maman.« En termes de nuisances sonores, c’est insupportable. En termes de sécurité, c’est insoutenable et comme d’habitude ils ont gagné la partie, ils ont pris possession des quartiers… »
« Depuis dix ans », les habitants concernés s’estiment être des laissés pour compte. « Aucune action municipale significative, On sent que seul le FN est en embuscade sur cette question. » Pire, « les rodéomans narguent les forces de l’ordre… ». Au moment où se met en place une campagne de verbalisation des... piétons et vélos. « C’est fou de voir cela alors que depuis des années, des mois, des semaines, nous subissons nous, piétons, enfants, grands-parents, parents, vélos, automobilistes, les infractions incessantes et récurrentes des conducteurs de rodéos... »
« C’est normal que ces individus nous obligent à rester enfermés, cloîtrés chez nous ? À quand une solution réelle et sérieuse ? » Le témoignage d’une habitante du quartier qui a vécu en direct les événements de ce dimanche. « Nous avons un groupe de huit scooters, motos et quad en place chemin des Coccinelles depuis ce dimanche midi qui fait la loi, mettant en danger les piétons, automobilistes. Aucune intervention des forces de l’ordre, il est 16 h et toujours les mêmes nuisances, les mêmes problèmes d’insécurité. »
« Nous sommes obligés parfois de prendre un autre chemin pour ne pas être renversés ! »
Au fur et à mesure de la journée, l’exaspération va crescendo. « Ce quartier est-il devenu le nouveau terrain de jeu des rodéomans ? Le quartier doit-il être vidé de ses honnêtes habitants au profit de ces individus ?... Vous avez de nombreuses personnes qui travaillent toute la semaine, qui se sacrifient pour offrir une petite maison ou une maison proche d’un terrain vert pour leurs enfants, et personne ne peut en profiter. Les personnes dites seniors ne sortent même pas en ces beaux jours, car il faut laisser la place aux rodéomans… Comment se fait-il que le chemin des Coccinelles soit sous la loi des rodéos, nous sommes parfois suivis par ces quads et motos pour nous faire peur jusqu’à la station de métro CHR de Lille. Nous sommes obligés parfois de prendre un autre chemin pour ne pas être renversés ! Vous trouvez cela normal que nous soyons (que ce soit en appartement ou en maison ) obligés de rester fenêtres et portes fermées en raison du bruit insupportable ? »
L’abandon
Aux dires de cette maman, « certains quittent le quartier ». D’autres n’osent y mettre les pieds. « Des personnes ont visité samedi le quartier car ils recherchaient une maison à proximité du CHR (c’était une famille qui aurait pu apporter des impôts à l’État et à la ville). Elles sont parties en courant en étant très choquées de découvrir la zone de non-droit. Elles sont arrivées quand les huit rodéomans étaient en pleine action... Quelle belle image de notre ville... L’abandon, c’est vraiment l’impression des habitants. »
La sécurité avant tout
La préfecture souligne une mobilisation « en étroite collaboration avec les mairies, pour lutter contre les rodéos ». Pour autant le problème est ailleurs. « L’interception et la verbalisation des fauteurs de troubles interviennent dans la majorité des cas de manière différée pour des raisons de sécurité, après constatation de l’infraction. L’interception de ces engins sur le fait nécessite d’importantes mesures de sécurité, afin d’éviter de faire courir des risques aux conducteurs et aux forces de l’ordre, et de déclencher des troubles à l’ordre public. Le préfet a donné instruction au directeur de la sécurité publique de renforcer la lutte contre cette délinquance. À l’approche des congés scolaires, les actions seront développées. »
Techniquement, interpeller un pilote en flagrant délit sur un rodéo est très délicat. « Ils sont sans casque et prêts à tout pour échapper à la police, souligne un policier. On donne aux patrouilles la consigne d’être très vigilantes. On les interpelle à l’arrêt dès qu’on peut. » D’autres actions sont possibles en amont, comme la saisie des motos et quads volés ou non immatriculés : « On fouille régulièrement les caves des cités. » Enfin, la vidéosurveillance permet d’enregistrer et d’identifier les pilotes pendant un rodéo, puis d’aller les chercher chez eux, après. Mais Lille n’en est pas équipée.
King Kong a écrit:C'est une chance pour la France, immigration ,tafta,monsanto, c'est génial!
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