par fernando » 03 Fév 2016, 14:24
Foot - L1 : Lille s’accommode du paradoxal Sofiane Boufal
L’ex-Angevin, atout offensif numéro un du LOSC – qui reçoit Caen ce mercredi soir (19 h) –, cristallise autant les louanges que les critiques dans une période où il pèse un peu moins. Mais dans sa lutte pour le maintien, Lille peut-il vraiment se passer de son joyau ?
Au moins, Sofiane Boufal ne laisse pas indifférent. Il y a ceux qui le portent aux nues, lui, l’un des seuls joueurs de notre chère Ligue 1 qui peut faire se lever les foules sur un seul geste technique. Et puis il y a les autres, ceux, plus pragmatiques, qui se bornent à répéter que le football est un sport collectif. Ceux que l’ex-Angevin agace par sa propension à la jouer solo, quitte à perdre le ballon ou à gâcher les efforts de ses partenaires. La vérité est sans doute entre les deux.
« Sofiane est un joueur techniquement hors-norme », rappelle Sébastien Corchia. Ça, c’est une évidence. Ne comptez pas sur nous, d’ailleurs, pour brûler celui que l’on a adoré. Car il faut bien l’avouer, Lille, sans Boufal en première partie de saison, serait sans doute encore moins bien embarqué. Sauf que depuis quelques semaines, depuis la reprise en fait, Boufal n’a plus le même poids sur le jeu nordiste. Il n’a marqué que deux fois en 2016. Et encore… Sur penalty face à Troyes (1-3) et pour du beurre dans le temps additionnel en demi-finale de la Coupe de la Ligue (5-1). Pire, ses gestes superflus agacent de plus en plus dans les tribunes et sur le terrain. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Frédéric Antonetti s’est passé de lui au coup d’envoi face à Bordeaux il y a une semaine. Une première (1).
« Sofiane a l’habitude de jouer comme ça »
Le dernier match à Marseille, vendredi, résume tout Boufal. Il y a fait le meilleur – une passe décisive pour Corchia – comme le pire – trois face-à-face manqués. N’exagérons quand même pas, il n’est pas l’unique fautif du retour de l’OM dans le temps additionnel, mais il prend une sérieuse part dans l’échec lillois au moment de prendre le large. « Il a fait de mauvais choix à un moment donné. Il le reconnaît lui-même. Mais contre Bordeaux, Rony (Lopes) a exactement la même occasion et la manque aussi. là, vous ne l’avez pas relevé, parce qu’au bout, il y a 5-1 », tente d’expliquer l’entraîneur lillois. Eh oui, mais c’est bien ça le truc, ce soir-là, il y a eu 5-1. Pas un partout…
« Sofiane a l’habitude de jouer comme ça, reprend Antonetti. Il ne faut pas le brider. À côté de ça, il doit faire profiter les autres de ses facultés à éliminer l’adversaire. C’est un équilibre à trouver. Sofiane est un jeune joueur, il faut l’accompagner. » On ne dit pas autre chose.
Le bijou Boufal a encore besoin de temps. Peut-être, après tout, a-t-on voulu aller trop vite avec lui. Un an de Ligue 1 dans les pattes, au bout du compte, ce n’est pas grand-chose. « Parfois, dans le football, il faut des mois, voire des années », poursuit Antonetti. « Je suis persuadé que Sofiane va arriver à trouver le juste milieu. »
Il faut du temps, oui. mais Lille, dans sa quête inattendue du maintien, en manque cruellement. Le LOSC ne peut pas se permettre de passer de sa pépite mais il n’a pas le loisir de la regarder grandir. Tout est question de paradoxe…
"L'alcool tue lentement. On s'en fout, on a le temps."