URBANISME - Interrogé par LibéLyon sur le dossier de la constructuction du grand stade de l'Olympique Lyonnais (OL), Gérard Collomb, le président du Grand, avait répondu : « on s'en mêle plus, tout est lancé ». Sauf que non puisque le tribunal administratif a annulé, ce matin, la vente des terrains de la communauté urbaine à l'OL.
Cette décision était prévisible puisque, lors de l'audience, le rapporteur public avait conclu à l'annulation de la cession par la communauté urbaine de Lyon d'un certain nombre de parcelles à la société Foncière du Montout, le bras financier de l'OL.
Selon le Progrès, les juges ont estimé que la teneur de l'avis du service des Domaines sur le montant du prix de la cession (12 757 400 euros Hors Taxes) "n'avait pas été restitué dans toute sa porté". En clair, la valeur des 318 935 m2 de terrains a été sous-évaluée.
Franck Buronfosse, président de l'association Carton Rouge, opposée à la construction du grand stade, affirme que les parcelles concernées ont été cédées "à un prix ridiculement bas". Soit, 40 euros le m2 d'après Etienne Tête, l'avocat des plaignants.
Pour Gérard Collomb, la décision du tribunal administratif est un sacré revers.
Que peut-il faire maintenant? Interjeter appel? La décision de la justice ne serait pas rendue avant un an. Or, le grand stade était censé accueillir des matches de l'Euro-2016.
La seule possibilité qui s'offre à lui serait de réévaluer le prix des terrains. Mais jusqu'à quel montant? Etienne Tête estime qu'il faudrait le multiplier par 5 ou 10.
Pour Jean-Michel Aulas surtout, c'est une très mauvaise nouvelle. Le patron de l'OL est soupçonné de ne pas disposer des fonds nécessaires à la construction de cet équipement, dont le coût dans sa partie sportive est aujourd'hui estimé à 395 millions d'euros, contre 381 millions précédemment.
Etienne Tête accuse d'ailleurs le Grand Lyon d'avoir voulu l'aider Aulas à s'offrir son stade, en lui vendant les terrains bien en dessous du prix du marché.
Catherine Coroller
Hummm ça nous rappelle tous nos déboires