
RETHEL (08). Une à une, Maurice Gouilly assemble des milliers d’allumettes pour concevoir église, grande roue, locomotive, ou encore corbeille à courrier. Rencontre.
Maurice Gouilly s’est aménagé son petit atelier dans le garage de sa maison à Avaux. Il travaille avec minutie sur ses maquettes. Sa passion : les allumettes. Il les utilise pour concevoir des objets ou édifices. Ayant suivi une formation d’apprenti-menuisier dans sa jeunesse, il a décidé il y a un an de se lancer.
« Au départ, j’ai vu sur Internet des maquettes. J’ai décidé de me lancer dans la fabrication de la Tour Eiffel. Mais ce premier projet a raté ! J’ai toujours les chutes d’ailleurs », explique le collectionneur.
Autodidacte, il a mis en place sa propre méthode de travail. « J’imprime une photo que j’ai trouvée sur Internet et après j’en fais un plan. Ensuite je prends une planche, où je mets mon dessin, un plastique et je colle les allumettes dessus. »
L’église d’Avaux est l’une de ses œuvres les plus impressionnantes. Il a utilisé pas moins de 9 500 allumettes, soit un travail de 950 heures. L’édifice est construit aux 35 millièmes. Cette fois-ci, Maurice a fait ses plans à la vue. « Le cloître est d’ailleurs un peu plus petit que le vrai car je l’ai vu d’en bas ! », raconte-t-il, amusé.
Ne disposant pas d’un véhicule, c’est avec sa brouette qu’il part présenter ses œuvres au marché paysan d’Avaux, situé à environ 500 mètres. Trois voyages sont nécessaires pour transporter l’église, la calèche, le moulin ou encore la corbeille à courrier. Cette dernière construction lui a tout de même demandé 500 heures de patience.
C’est d’ailleurs ce que notent le plus souvent les visiteurs dans le livre d’or qu’il transporte toujours avec lui. Certains lui attribuent déjà la fonction de « maître d’œuvre », effectuant un « travail admirable ».
Pour ce qui est de la locomotive, ses wagons, ainsi que les rails qui complètent le tout, le retraité de 64 ans a donné 1 500 heures de son temps, et 4 500 allumettes.
Son plus grand souhait serait maintenant d’initier les gens à sa passion. Il a déjà commencé au mois d’août face à une quarantaine d’enfants de 5 et 6 ans. « Mon rêve le plus cher serait de créer une association, car c’est une activité qui est loin d’être bête et qui, en plus, ne coûte pas cher. » Évidemment, son savoir n’est pas réservé uniquement aux Avallois, toute personne intéressée est la bienvenue. La prochaine étape pour Maurice est de construire une grande roue de soixante-dix centimètres de haut. De nombreuses heures seront sûrement nécessaires pour cette nouvelle idée.
