par bitadmin » 30 Jan 2014, 00:23
3. Pourquoi Lille refuse et en a-t-il le droit ? Quid de Valenciennes ?
Au titre de la solidarité régionale, mais aussi parce que Lille avait été heureux de pouvoir compter sur Bollaert pour deux campagnes de Ligue des champions (2001-2002 et 2006-2007), Lens espérait être accueilli par son club rival. D’autant que la Région a investi 45millions dans l’enceinte et envoie des messages en ce sens, via Daniel Percheron, son président. « Une délocalisation n’est pas une chose simple, a reconnu Gervais Martel, lucide. Mais Lens a déjà joué le jeu, et cela a été difficile pour moi à une époque, quand Lille est venu jouer à Bollaert. » Seulement, à Lille, Michel Seydoux, s’il n’est pas propriétaire de son stade, financé par un partenariat public-privé (PPP), possède un droit de veto, au titre de club résident, et un contrat en béton, blindé à l’époque par un certain Xavier Thuilot, ex-directeur général aujourd’hui à… Lens. Et la réponse lilloise a été ferme : « J’ai consulté tous les services de préfecture, et on est arrivé à la conclusion que c’était techniquement impossible de recevoir le RC Lens pendant dix-huit mois », a assuré le président lillois. « Notre position est ferme et définitive », a lâché Frédéric Paquet, son DG adjoint, hier. Lille assure être soutenu dans sa décision par Martine Aubry, qui aurait personnellement appelé le président Seydoux. L’accessibilité, la sécurité, mais surtout l’état de la pelouse sont les motivations officielles. Voir le rival lensois prendre possession du stade et l’animer en est une autre, moins avouable.
À Valenciennes, la température n’est pas plus chaude pour accueillir le Racing, à la différence notable que Jean-Raymond Legrand, le président du VAFC, ne possède pas de droit de veto. Pas plus que Vert-Marine, qui gère le stade du Hainaut via une délégation de service public et serait sans doute heureux d’accueillir Lens. Ce sont les élus de Valenciennes Métropole qui ont la main mais Lens n’entend pas passer en force.
4. Peut-on aller vers un panachage des stades ?
C’est la tendance, évoquée hier soir. Daniel Percheron et Gervais Martel ont soumis l’idée de quelques matchs à Lille, les autres rencontres ailleurs. « À Lille pour les grands matchs, à Valenciennes et Calais pourquoi pas pour les autres », a martelé le président du conseil régional. Sauf que la Ligue (LFP), dans son règlement, impose deux stades maximum pour jouer sa saison. Gervais Martel assure que c’est dans cet esprit-là que le LOSC a été sollicité, jamais pour l’intégralité des dix-huit mois. Le président lensois a invité Daniel Percheron à jouer les « intermédiaires ». Mission acceptée : « Je vais sûrement rencontrer le président Seydoux pour lui dire à quel point je serais sensible à ce qu’il accueille quatre ou cinq matchs du Racing… Partager le Grand Stade, ce serait un point d’interrogation mais aussi un honneur », assure Daniel Percheron. Affaire à suivre, donc.